🎯Contexte et intention de l’action
Comment renforcer les réflexes collectifs en cas d’incendie, d’explosion ou d’accident ?
C’est la question qu’a soulevée l’entreprise Alpin Pellet en nous sollicitant pour construire une demie-journée journée de sensibilisation aux risques, à destination de ses équipes.
Savoir Faire Face aux Risques est une association qui regroupe des pompiers, des experts du management collaboratif et des professionnels de la facilitation. Ensemble, nous intervenons pour développer une culture partagée de la prévention et de l’entraide, au service des entreprises et de la société. Notre mission : aider les collectifs à se préparer aux situations critiques, en intégrant aussi bien les aspects techniques (évacuation, usage d’extincteurs, simulation d’explosion de poussières…) que les leviers humains et organisationnels (rôles en situation, coordination d’équipe, communication sous stress).


Une journée terrain pour sensibiliser, ancrer et faire équipe
La formation a réuni deux publics : les collaborateurs des deux sites de production d’Alpin Pellet et de Savoie Pan, qui ne travaillent pas habituellement ensemble.
Notre démarche a combiné :
- 🧠 Des apports techniques : comprendre le fonctionnement du feu, les risques d’explosion de poussières, manipuler différents types d’extincteurs…
- 🧩 Des expériences vécues : un jeu d’inclusion en silence pour explorer la coopération spontanée, un exercice d’évacuation simulé, une séquence de débriefing pour faire émerger les enseignements collectifs.
- 🤝 Des ancrages collaboratifs : réfléchir aux rôles en cas de crise, identifier les ressources disponibles, se repérer dans l’espace, co-construire de bonnes pratiques partagées.
En tant que facilitatrice en intelligence collective, j’ai apporté une attention particulière à la manière dont les équipes se coordonnent, se parlent (ou pas) dans l’action, s’ajustent au fil des itérations.


Ce que nous avons observé (et appris)
Cette première action a confirmé plusieurs intuitions :
- L’imprévu ne s’improvise pas : les réflexes techniques sont essentiels, mais ne suffisent pas si le collectif n’a jamais travaillé ensemble.
- La dimension humaine est souvent le chaînon manquant dans les procédures : qui fait quoi ? Qui décide ? Qui alerte ?
- Le besoin de transversalité est réel : les deux usines se découvrent, et c’est une opportunité pour faire naître des synergies dans la gestion de crise.
Nous avons aussi pris la mesure des limites du format : une demie-journée ne permet pas tout. Mais elle ouvre un espace d’envie et de prise de conscience, sur lequel construire.

Pourquoi c’est d’actualité
Les crises s’invitent désormais dans toutes les organisations : tensions climatiques, ruptures d’approvisionnement, aléas industriels, incidents RH… L’imprévu devient la nouvelle norme.
Ce contexte s’inscrit dans ce qu’on appelle le monde BANI – un acronyme anglo-saxon qui décrit la réalité actuelle comme :
- Brittle (fragile) : des systèmes en apparence solides qui se révèlent cassants face à des perturbations,
- Anxious (anxiogène) : une incertitude généralisée qui génère du stress dans les organisations,
- Non-linear (non linéaire) : des enchaînements de causes et d’effets imprévisibles, où les petits événements peuvent avoir de grands impacts,
- Incomprehensible (incompréhensible) : une perte de repères face à la complexité grandissante des situations.
🗞️ L’actualité récente – qu’elle concerne des incendies d’usine, des mouvements sociaux soudains ou des dérèglements climatiques – illustre bien ces dynamiques. Ce ne sont plus les procédures seules qui suffisent, mais bien la capacité du collectif à improviser ensemble, en sécurité et en confiance.
Cela suppose de travailler à la fois sur :
- la robustesse des dispositifs (plans d’évacuation, matériel, coordination),
- et sur la fluidité du collectif (coopération, rôles, réflexes partagés, prise de décision rapide).
Et après ?
L’intervention auprès d’Alpin Pellet a ouvert une dynamique.
Elle a mis en lumière des besoins, des envies, des leviers à activer pour aller plus loin.
Nous formulons l’hypothèse qu’un parcours progressif et modulaire pourrait utilement s’inscrire dans la durée, pour :
- sensibiliser différents métiers aux risques et réflexes essentiels,
- faire monter en compétence les cadres dans la gestion de l’imprévu,
- renforcer une culture commune entre les deux sites, à travers des pratiques collaboratives partagées.
Il ne s’agit pas d’un programme figé, mais d’une proposition ouverte à la co-construction, si l’entreprise souhaite approfondir la démarche.
L’association Savoir Faire Face aux Risques est prête à accompagner ce cheminement, avec son approche mêlant technicité, mise en action, et dynamique collective.
Pour conclure
Cette journée nous a rappelé que face à l’urgence, la technique seule ne suffit pas. Ce sont les liens, les repères partagés, les temps d’entrainement collectif qui font la différence.
👉 Nous continuerons à proposer des interventions sur mesure, conjuguant exigence, lucidité et coopération, pour préparer les collectifs à affronter l’imprévu avec lucidité et cohésion.
🖋️ Article rédigé par Corinne BOURGEOIS, membre de l’association Savoir Faire Face aux Risques, et artisane facilitatrice des dynamiques collaboratives



Répondre à Faire face à l’imprévu : retour sur une journée d’engagement collectif – Alpin Pellet Annuler la réponse.